lettre

N° d’enregistrement 9722001925
BP 41- 97231 Le Robert
www.martinique-avca.org

www.avca-metropole.ass0.fr
avca.metropole@laposte.net

Paris le 17 Mars 2008

 

 

 

 

 

 

A

Monsieur le Président de la République
Palais de l'Elysée

55, rue du faubourg Saint Honoré
75008  Paris                               

 

 

 

 

 

 

 

 

 

         

 

 

 

 

Objet: Affaire de la West Caribbean, Demande d’Audience

 

Monsieur le Président,

Le 16 août 2005, un avion MD 82  de la WEST CARIBBEAN s’écrasait avec 160 passagers à son bord, dont 152 martiniquais ; la plus grande catastrophe aérienne touchant des ressortissants français à ce jour.
L’émoi provoqué par ce drame et le relais médiatique ont donné à cette affaire une dimension politique et internationale.
Au-delà de l’aspect compassionnel et des grandes difficultés que ce drame a engendré, l’association des victimes de la catastrophe aérienne du 16 août 2005, l’A.V.C.A ;  forte de ses 700 membres ; met tout en œuvre pour accompagner les familles de victimes dans leurs démarches.

Ses actions multiples en Martinique et en Métropole ont fait de l’A.V.C.A, un acteur reconnu des pouvoirs publics et des fédérations de victimes.

Par son dynamisme et l’élan médiatique qu’a suscité cet évènement (on se souvient de la venue de Monsieur Chirac et de Monsieur Chavez au stade de Dillon ainsi que du match disputé par l’équipe de France de Football), l’association dispose en Martinique de bases solides et fournit un travail de qualité axé sur deux points importants ;
-  L’accompagnement des familles en difficulté par le biais de sa commission sociale et plus récemment un travail d’écoute et de veille psychologique.
- La communication et le devoir de mémoire avec une présence remarquée sur le plan médiatique de ses anciens et nouveaux  Présidents, respectivement M. Vankatapen et M. Bérisson ainsi que l’inauguration de stèles commémoratives à l’initiative des mairies.

En métropole, l’accent est mis sur la communication aux familles (via le site internet www.avca-metropole.ass0.fr), la mémoire avec l’inauguration d’un mémorial au Père Lachaise, l’aspect technique avec la constitution d’une cellule regroupant des pilotes et des ingénieurs aéronautiques,  ainsi que le volet préventif. De ce fait, l’AVCA a rejoint les deux fédérations de victimes que sont respectivement la F.I.V.A.A. (fédération internationale des victimes d’accidents aériens) dont l’un de ses représentants y  est Vice Président et la F.E.N.V.A.C dont elle est membre du bureau.

L’A.V.C.A a largement contribué à l’élaboration d’un partenariat avec les acteurs de l’aérien par la mise en place de groupe de travail avec la D.G.A.C (depuis 1 an et demi avec Mr Coffin), le Bureau d’enquêtes et analyses (B.E.A) et dernièrement la Gendarmerie du transport aérien (G.T.A) (avec le Colonel Mulot de la section de recherches). Ces rencontres ont vocation à se poursuivre et permettre d’améliorer le regard de ces acteurs sur les victimes.

La F.I.V.A.A et la F.E.N.V.A.C ont aussi pour but de mettre en œuvre une implication réelle des associations de victimes dans le domaine de la prévention avec les générateurs de risques que sont les constructeurs et les transporteurs de l’aérien ainsi qu’avec les pouvoirs publics responsables de la gestion de crise. (Des contacts sont pris avec  Madame Thuau et Madame Basset du ministère de la justice et avec Monsieur Lachaussée du MAE).
Si dès les premiers instants le gouvernement vénézuélien s’est fortement impliqué dans la gestion de la catastrophe et a montré une volonté de réelle coopération avec l’état français (ce tant sur le délicat volet des identifications que sur celui de l’analyse des boites noires et des moteurs). Aujourd’hui cette belle détermination s’est fortement émoussée d’autant plus que l’actualité internationale a fait naître d’autres urgences.
Néanmoins, nous ne devons pas oublier qu’il est capital lors des catastrophes aériennes que l’enquête administrative soit menée à son terme. Malgré les difficultés liées au caractère international de la catastrophe, l’enquête judiciaire menée par le juge d’instruction CANTINOL suit son cours tandis que l’enquête administrative du BEA Vénézuélien stagne encore.
Il se trouve en effet que le remplacement de la responsable de l’enquête Madame RAMOS par Madame SANCHEZ  et un manque d’intérêt évident des autorités vénézuéliennes,  passée la pression médiatique internationale contribue à retarder la conclusion de l’enquête administrative que doit mener le BEA Vénézuélien en regard des règles internationales. 
Le BEA français nous a fait part de ses inquiétudes partagées par l’ensemble des familles concernant cette situation et le peu de retour fait par son homologue vénézuélien depuis l’ouverture de l’enquête.
Après de nombreuses tentatives, Monsieur ARSLANIAN, directeur du BEA français et ses services ont pu par l’entremise de l’ambassadeur de France au Venezuela prendre récemment contact  avec des responsables du Ministère des Infrastructures vénézuélien  le 15 octobre 2007. 
Nous avons aussi sollicité une audience auprès de l’ambassadeur du Venezuela en France Monsieur Jesùs Arnaldo PEREZ, le 4 février 2008, tout en étant bien conscient que seule une réelle volonté politique pourrait débloquer cette situation.
Nous avons également évoqué ce point lors de notre entrevue avec Mr Eric Walter Conseiller technique de la secrétaire d’état Mme Rama YADE le 8 février 2008
Le but de toutes ses actions est d’organiser une séance de travail à Paris avec les différentes parties en présence (NTSB, Enquêteurs vénézuéliens, Enquêteurs colombiens et le BEA français) afin de dégager les éléments essentiels à l'élaboration d'un rapport final comme ce fut le cas dans l’enquête judiciaire à Saclay. L'enquête judiciaire a pour but d'identifier d'éventuels responsables et l'enquête administrative  de comprendre les causes de l'accident et d'émettre des recommandations techniques et opérationnelles à titre préventif.  
Le rapport du BEA vénézuélien est donc essentiel à la découverte légitime de la vérité mais aussi pour permettre la mise en place de mesures concrètes au niveau international et national, limitant le risque d’occurrence de telles catastrophes. A la dernière conférence mondiale de l’OACI, les représentants français Mrs ARSLANIAN et COFFIN nous ont fait part de la tension que suscite la sortie du rapport de l’accident de la West Caribbean auprès des représentants vénézuéliens et colombiens.
Nous avons donc l’honneur, Monsieur le Président,  de solliciter votre  intervention afin que ce dossier soit pris en considération par les autorités vénézuéliennes, bien conscients que vous seul êtes en mesure de pouvoir débloquer cette situation.
Dans la perspective d’un véritable travail de fond dans le domaine de la prévention, de même que M. BAROIN à l’époque a su nous aider à engager les premières réunions avec le ministère des transports, nous aimerions que vous puissiez apporter aux fédérations de victimes un soutien dans leur tentative de concertation avec les compagnies aériennes et les responsables du secteur touristique dans l’optique d’une meilleure gestion post- crise à l’image de nos amis américains de l’ACVFA ou encore de NOAH, bureau de coordination interministérielle auprès du gouvernement allemand pour le suivi des grandes tragédies.

                                                            L’AVCA  par le représentant de la cellule métropole
                                                            Hierso Daniel

retour